chapitre 1,2 : Seal

(Il vient toujours quelqu’un tu sais quand on est perdu, tu es la chance d’un raton laveur…)


Les chiens avaient laissé une trace si impressionnante que Seal eu du mal à percevoir la légère perturbation des jeunes pas frais dans la forêt.
Il caressa de sa plume les feuillages, une brise légère les tourna alors vers l’amont de la piste.
Sifflotant joyeusement, il pressa l’allure dans la direction indiquée.
La mousse n’était pas déchirée, ni ternie : le nouveau venu ne devait pas peser bien lourd…

Assez rapidement, il entendit droit devant lui une voix féminine étouffant des jurons. Il s’ accroupi et écarta silencieusement le feuillage, une main sur sa dague : on n’était jamais trop prudent. Le spectacle offert failli pourtant le faire rire aux éclats, il dû se mordre les lèvres pour l’étouffer : une jeune fille tentait de dégager son pied d’un piège à boue, et cette apprentie amazone paraissait furieuse tant chacun de ses efforts ne faisait qu’enfoncer plus encore sa jambe sous la fausse mousse. Elle maudissait le Domaine, comme si elle ne le connaissait pas ; et la rage – trouvait Seal- allait fort bien à ce petit minois, encadré qu’il était de jolies boucles noires indomptées. Les guenilles qui la couvraient n’était pas sales, il en conclu qu’elle devait être arrivée par la mer, et depuis fort peu de temps.

Quand la scène l’ eu assez fait rire, - et que la jambe entière fut embouée- il sorti de sa cachette.

- Bonjour, mon nom est Seal…

Surprise, elle tenta de se retourner, et s’écroula par terre en poussant un petit cri.
Charmant, se surprit-il à penser.

- Quel que soit ton nom, aide-moi plutôt à sortir de là !

Une lueur d’inquiétude traversa le regard de la jeune fille. Elle détailla le garçon, costumé tel un Robin des bois assez réaliste.

- Tu dois être nouvelle…Comment as-tu atterri ici ?
- En suivant la piste. Sors-moi de là avant qu’ils ne reviennent !

Son ton de commandement, son air de défi…Quelle bêcheuse!

- Tu as vraiment l’air d’être en position de m’imposer quelque chose…De qui as-tu si peur ?
- Des sortes de chiens, des molosses. Ils sont passés juste avant. S’il te plaît, aide-moi.
- Dès que tu m’auras dit qui tu es. Je n’aide pas n’importe qui.

Elle hésita un long moment, ne trouvant aucune réponse acceptable.

- …Je m’appelle Lua.
- Enchanté, Lua. Pose tes deux mains de part et d’autre de ta jambe, et concentre-toi sur le sol. Imagine la mousse qu’il y a partout.
- Et bien ?
- Et bien, c’est tout. Vas-y.
- C’est idiot, comment veux-tu que ça marche ?
- Comme je te l’ai dit. Tu te concentres sur le sol, tu imagines un sol normal de forêt.

Elle se traita d’idiote en s’exécutant. Evidemment elle s’enfonça un peu plus en se penchant pour poser ses deux mains. Elle ferma les yeux, se répétant « mousse, mousse, mousse », mais fini par sentir la boue atteindre ses doigts. Elle se redressa, encore plus furieuse qu’avant.

- Tu m’as bien eu avec tes histoires…
- Allez, fais un effort !
- Mais bon sang, …

Des larmes roulèrent sur ses joues.

"Elle doit être à son maximum, ce n’est vraiment pas beaucoup… "

- Bon, je vais le faire avec toi. Replaces tes mains.

Il posa les siennes par dessus, un halo bleu s’en dégagea. La jambe sorti du piège, boueuse et puante.

- Il va te falloir une source, tu ne peux pas rester comme ça. Et puis des vêtements.

Elle le regardait en coin, cachée derrière une mèche qu’elle triturait nerveusement.

- Tu…Tu connais cet endroit ?
- Bien sûr.

Seal sentait sa peur : elle tremblait un peu, recroquevillée ; elle lui faisait pitié dans sa souffrance d’enfant perdue. Lui ne se rappelait plus son arrivée. Le Domaine avait occupé tellement de son temps et de son énergie…
Il ôta sa cape, l’épousseta tant bien que mal, et la déposa sur ses épaules. Surprise, elle accepta son cadeau, heureuse de la chaleur réconfortante qui l’entoura aussitôt.

- Tu es capable de marcher un peu ?
- Oui…
- Alors, en avant. On va trouver de quoi te rendre présentable, Lua.

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